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Études et publications | 10 avril 2024

Absentéisme et Turnover en baisse : Comment 2023 redéfinit les tendances post-Covid ?

Paris, le 08/04/2024 – Le Groupe Diot-Siaci, leader du conseil et du courtage en assurance de biens et de personnes pour les entreprises, dévoile les résultats d’une étude statistique menée sur un périmètre de plus d’un million de salariés en CDI ou en CDD de 2020 à 2023, et d’une enquête conjointe avec l’institut de sondages d’opinion IFOP menée auprès d’un échantillon représentatif de 3000 salariés. Ces résultats permettent d’appréhender en profondeur la situation des salariés et la performance sociale des entreprises françaises.

Le taux d’absentéisme au sein des entreprises françaises est en baisse en 2023, avec un taux de 5,06% contre 5,64% en 2022. Si la durée moyenne des arrêts a augmenté de plus de 2 jours, du fait de la baisse du nombre d’arrêts courts qui étaient en grande partie liés au variant Omicron, la proportion de salariés absents au moins une fois au cours de l’année a considérablement baissé (38% contre 45% l’année dernière).

Une analyse plus poussée des absences met en exergue un taux d’absentéisme record lié aux arrêts longs (de plus de 90 jours), avec un taux de 2,70% et un absentéisme lié aux AT/MP (Arrêt de travail / Maladie Professionnelle) qui atteint lui aussi son plus fort niveau jamais mesuré (0,82%).

On note d’importantes disparités dans l’évolution de cet absentéisme en 2023 : la baisse a été moins prononcée pour les 25-34 ans que pour les autres catégories d’âge, elle a été plus forte pour les CDD que les CDI, plus prononcée dans l’Industrie que par rapport à celle constatée dans les secteurs des Services, et le secteur Transport et Logistique.

Concernant le turnover, on note une baisse qui fait suite au pic de 2022 (14,95% contre 17,44% l’année dernière), avec un taux qui reste toutefois supérieur aux niveaux observés en 2020 et 2021. Sur 100 salariés en CDI présents au 1er Janvier 2023, 7,55 ont quitté leur entreprise au cours de l’année à leur initiative, un taux en baisse par rapport à 2022 (8,37%).

2023 : L’année de l’après-Covid

Alors que le virus prédominait dans les années précédentes, seuls 22% des arrêts de travail étaient liés à une contamination au Covid-19 en 2023 (contre 43% en 2022). À la place, les maladies ordinaires, la fatigue, et les conditions de travail ont retrouvé leur première place au classement des causes d’absentéisme. Cette baisse du nombre d’arrêts liés à la Covid-19 se retrouve dans la très forte diminution des arrêts de 4 à 9 jours, dont la contribution au taux d’absentéisme est passée de 0,92% en 2022 à 0,48% en 2023.

Des indicateurs de santé au travail qui de dégradent

Une tendance concernant la santé mentale et physique des salariés prend de l’ampleur dans toutes les organisations. Une proportion croissante de travailleurs identifie le stress, la charge de travail, le manque de reconnaissance, et les gestes répétitifs dans le cadre professionnel comme des facteurs impactant négativement leur santé.

Notre enquête révèle que la majorité des salariés estime exercer des métiers susceptibles d’avoir des répercussions négatives sur leur santé mentale (64%) ou physique (55%). Cette perception s’est renforcée depuis 2022 (+4 pts pour la santé mentale et +5 pts pour la santé physique).

Lorsque l’on explore les motifs de cette dégradation de la santé mentale, le manque de reconnaissance est cité par la moitié des salariés, le manque de valorisation du travail par la hiérarchie est d’ailleurs cité avant la rémunération. La culture managériale reste un levier dans les marges de manœuvres à activer pour améliorer la performance sociale des entreprises françaises.

Parmi les critères de pénibilité au travail cités ; le travail en contact avec des clients ou des usagers ressort comme un critère impactant puisque 63% des salariés qui occupent des métiers de front-office ont déjà été victimes d’agressions verbales, 23% ont subi des agressions physiques et la proportion passe à 72% pour les incivilités. 84% des travailleurs de nuit déclarent que leur métier a un impact sur leur santé physique (77% pour la santé mentale).

Impact du télétravail sur les absences

63% des télétravailleurs (et 74% des cadres) déclarent que la possibilité de travailler à distance leur a permis d’éviter un arrêt de travail et 41% l’ont même déjà fait à plusieurs reprises.  Cela invite à une analyse nuancée des taux d’absences selon la catégorie socioprofessionnelle.

Les salariés appellent les organisations à intensifier leurs efforts en matière de prévention et de sensibilisation. Les attentes se concentrent autour des enjeux fondamentaux de l’organisation du travail à savoir, la charge de travail, la flexibilité du temps de travail, les modes de management, l’autonomie et la reconnaissance. Un décalage apparaît d’ailleurs entre les actions effectivement mises en place par les entreprises et la perception des salariés. Un peu plus de la moitié des salariés (56%) ont connaissance d’actions de prévention menées par leur entreprise, et seulement 29% identifient précisément ce dont il s’agit.

« Cette étude nous pousse à recentrer la réflexion concernant les absences autour des enjeux de santé au travail, contrairement aux idées reçues, l’étude ne met pas en exergue un désengagement des salariés mais des attentes très concrètes en matière d’organisation du travail. Dans un contexte où la question de l’attractivité est devenue cardinale pour les entreprises, la marque employeur et la fidélisation des salariés reposent désormais sur une qualité effective du travail. » indique Sabeiha BOUCHAKOUR Directrice Conseil QVCT-Prévention Diot-Siaci

 

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